Magister dixit Posted on 30 janvier 2025 By Mike Affirmer que la société néolibérale a anéanti la culture en général est bien utile pour ceux qui la reconstruisent à partir de leur téléphone portable ou de leurs tablettes en terrasse. Ce qu’encourage le système aujourd’hui, dans sa lutte sans merci contre la pensée, la raison et toutes leurs manifestations possibles, ne détient déjà plus depuis longtemps qu’un degré de qualité aussi dérisoire que négligeable. Il manifeste au contraire, à l’image de la société qui ne manque aucune occasion de s’en enorgueillir, la marque de l’existence aliénée et controuvée que celle-ci perpétue. Pour ses suiveurs les plus zélés, agissants moins en prospecteurs qu’en chiens de garde, il ne s’agit plus désormais que de nettoyer les rares poches de résistance au nom d’un progressisme censé défendre la liberté jaugée à l’aulne des désirs ou caprices de chacun. Celui qui se refuse d’entrer dans le jeu n’a d’autre choix que de s’exiler en dedans de soi. Déjà, à l’orée du postmodernisme, dans le trop célèbre « il est interdit d’interdire » de 68, retentissait l’amplitude autoritaire que peut recéler la dénégation. C’est au plus tard au moment qui marque la politique d’institutionnalisation sous l’impulsion et le contrôle des États, – laquelle, coïncide chronologiquement avec la mutation du capitalisme qui passera, respectivement, de sa forme libérale à celle de monopole étatique, avant que d’adopter durant les années 80-2000, les exigences du néolibéralisme jusqu’à se stabiliser dans celles de monopole de connivence aujourd’hui dans les pays qui se prétendent démocratiques que la culture postmoderne – qui préfère toujours se présenter comme contemporaine pour sembler appartenir de son temps – c’est d’elle-même stabilisée à cette même période, comme ce qu’elle doit vouloir paraitre à l’intérieur du système qu’elle devait, doit et continue de servir. Intégralement aux mains des mêmes intérêts privés qui dirigent les mêmes politiques des mêmes états libres, lesquels commandent, au même moment, partout dans le monde, aux mêmes programmes culturels des mêmes grandes institutions dites culturelles, les MOMA, les Beaubourg, et autres British Museum, etc., n’ont rien à envier à l’esprit des organisations internationales ou nationales, les FMI, les OCDE, et autre Banque Mondiale, etc., dans la pompe péremptoire des grandes architectures officielles et de l’inénarrable profondeur et intelligence des expositions, mises à l’honneur par les obséquieux larbins de culture qu’elles désignent elles-mêmes au gré de leurs intentions commune pour leurs propres célébrations devant le vulgum pecum. Pour une large part, la culture postmoderne ou contemporaine, là même où elle tente de se faire la plus honnêtement libérale, maintient par itération sa main mise en produisant chaque nouveau printemps la tendance unique à promouvoir ; et il n’est pas trop exagéré que de rappeler combien les médias, aux marges des actions des grands de ce monde qui légifèrent sur le globe, dont se font les échos Bloomberg ou Financal Times, ou bien à la presse spécialisée, comme Vanity Fair ou Vogue qui remplacent désormais tout esprit critique, ne tiennent que le niveau inférieur uniquement parce qu’ils sont utiles à la propagation de l’opportunisme idéologique et de la complaisance envers le système, duquel ils sont eux-mêmes les produits avant que les plus vils exécutants. Rien ne change jamais. Il n’y aurait d’ailleurs à cela aucune raison suffisante. La ligne est demeurée exactement fidèle à elle-même ; elle relie le plus directement la plus parfaite absence de sens critique vis-à-vis des mécanismes ressortissants de la logique de domination politique actuelle à la plus absolue disparation de sens critique à l’égard de ce qui se fait passer pour de la culture laquelle, pour unique marchandisation intellectuelle qu’elle soit devenue, au nom du « pour tous », se flatte de devoir être abordable aux derniers des idiots en autorisant de façon quasi obscène, l’application aveugle de principes populistes du point de vue idéologique par les plus obséquieux fumistes. Ce que A. Warhol avait su prophétiser en s’activant à sa réalisation a conduit à la plus funeste confusion et contribué à rabaisser la culture jusqu’à l’éliminer ; son « à l’avenir, chacun aura son quart d’heure de célébrité mondiale » commandait comment celle-ci devait allait être nivelée par le bas : si tout à chacun se voit réduit à être un Monsieur X, alors, ce qui ressortira de la moyenne de l’ensemble devra constituer ce en quoi tout un chacun se reconnaitront et pourront, sans aucun effort, ni difficulté, adopter en tant que culture. Il n’est qu’à considérer ce qui s’est fait dès le milieu des années 60, dans chacun des champs de l’art, de la littérature ou de l’architecture, pour mesurer comment, à force de discipline et de partage de zones d’influence, le petit monde qui se prétend de lui-même être le représentant officiel de la « culture », s’est institué comme tel simplement, d’abord en adoptant unilatéralement les règles, principes et modalités libérales-libertaires appartenant aux méthodes hollywoodiennes, pour finalement les revendiquer comme telles, puisqu’entièrement dédiées au plaisir de ses stars ; au demeurant, suffira de rappeler que, dès l’origine, il ne s’agissait que d’une carence de moyens plutôt que d’une véritable différence d’orientation dans l’ordre des finalités. Quiconque entreprend donc de s’attaquer à ce qui est soutenu comme culture aujourd’hui, doit d’abord et avant tout, s’en prendre à la soi-disant révolution culturelle des années 60, comprendre les rouages internes au phénomène de globalisation qui en alimentait alors, et alimente, jusqu’à aujourd’hui encore, la dynamique pour ses seuls intérêts, qu’il songe à ce que représente le Soft-Power et le Wokisme, ainsi que le rapport qui les relie ensemble, s’il ne tient pas à découvrir au bout du bout que des personnages ambigus comme ceux dont les noms sont portés aux nues tous les quatre du mois ne sont pas moins éloignés de la vérité que tous les autres, dont la probe importance est révérencieusement célébrée aussi périodiquement, aux seules fins d’autolégitimer l’ampleur de l’arc des honneurs; en échange d’un prestige à soi, il suffit d’oublier son honneur en acceptant de passer du bon côté, au bon moment. La culture attendra. Non classé
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